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Haploinsuffisance de A20 (HA20)

Haploinsuffisance de A20 (HA20)
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Haploinsuffisance de A20 (HA20)
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Aphte HA 20

Définition
Haploinsuffisance de A20

  • L’haploinsuffisance de A20 est associée à des mutations du gène TNFAIP3 codant la protéine A20. La présence d’une seule mutation peut causer la maladie. 

  • Elle est le plus souvent transmise par l’un des parents (on parle alors de transmission dominante); plus rarement, la mutation apparait de novo, c’est-à-dire chez le foetus lors de la conception. 

  • La protéine A20 régule l’immunité et permet de contrôler l’inflammation. Ainsi, en cas de mutation, il y a une inflammation exagérée dans le corps. 
     

Épidémiologie
Haploinsuffisance de A20

  • Il s’agit d’une maladie rare touchant environ 200 patients dans le monde. 

 

  • Les symptômes débutent habituellement dans l’enfance, dès les premiers mois de vie. Etant donné qu’elle a été décrite en 2016, de nombreux patients sont diagnostiqués à l’âge adulte.

Génétique
Haploinsuffisance de A20

L’haploinsuffisance de A20 est une maladie génétique liée à une mutation du gène TNFAIP3 causant un dysfonctionnement de la protéine A20.

La présence d’une seule mutation peut causer la maladie. Elle est soit transmise sur un mode autosomique dominant (le gène malade est transmis par l’un des parents), soit de novo (le gène malade est apparu chez l’enfant au moment de la conception).

La protéine A20 est une protéine qui régule l’immunité et permet de contrôler l’inflammation. Ainsi, en cas de mutation, la protéine anormale entraine une inflammation incontrôlée dans l’organisme.

Clinique
Haploinsuffisance de A20

La plupart des patients présentent des aphtes fréquents et douloureux dans la bouche, et parfois au niveau génital. Certains ont de l’acné du visage et du dos, de la pseudo-folliculite ou des nouures sur les jambes. La moitié des patients rapportent des épisodes de quelques jours de fièvre. Des troubles digestifs sont fréquents à type de diarrhée qui peut contenir du sang. Des douleurs des articulations, voire des arthrites peuvent survenir. 


Les symptômes de la maladie peuvent être continus ou transitoires sous forme de « poussées », entrecoupées de périodes avec peu ou pas de symptôme. 


Il convient de vérifier qu’il n’y a pas d’anomalie du foie. 


Les signes de l’haploinsuffisance de A20 peuvent varier d’une personne à une autre. 


Il est possible de présenter d’autres maladies de l’immunité comme un lupus érythémateux systémique une thyroïdite de Hashimoto ou encore un diabète.

Diagnostic
Haploinsuffisance de A20

Le diagnostic repose sur une analyse génétique qui se fait par une prise de sang pour rechercher une mutation dans le gène de TNFAIP3.


Le médecin référent pourra proposer aux membres de la famille une consultation afin d’identifier d’autres personnes atteintes de la maladie. 


Il n’y a pas d’indication à réaliser de tests génétiques chez les personnes ne présentant pas de symptômes.

Évolution
Haploinsuffisance de A20

L’évolution dépend de la gravité des atteintes de la maladie. Il s’agit d’une maladie chronique. 


Aucun cas d’amylose AA n’a été décrit à ce jour. 


La prise en charge et le suivi sont coordonnés par le médecin expert en collaboration avec le médecin généraliste, le pédiatre et certains spécialistes d’organe en fonction des atteintes.

Traitement
Haploinsuffisance de A20

L’objectif du traitement est la disparition des symptômes et la poursuite d’une vie socio-professionnelle normale. Il dépend des symptômes des patients.


La colchicine est volontiers proposée pour les aphtes ; parfois des biothérapies par injections sous la peau ou par perfusion sont nécessaire.

 

Le médecin référent réévaluera à chaque consultation la nécessité de poursuivre les traitements ; certains patients n’en reçoivent parfois pas. 

Suivi
Haploinsuffisance de A20

En cas d’haploinsuffisance de A20 confirmée, il conviendra de voir une à deux fois par an un spécialiste qui a l’habitude de suivre des patients avec cette maladie rare.

Il est nécessaire de contrôler l’inflammation en dosant dans le sang la CRP tous les 6 mois.

Une fois par an minimum, on réalisera un hémogramme  et on contrôlera la créatininémie, le bilan hépatique, le sédiment urinaire et la protéinurie.

Nouvel article !
Décembre 2023

A20 haploinsuffisance : Une revue systématique de 177 cas.

Inès Elhani, Quentin Riller, Guilaine Boursier, Véronique Hentgen, Frédéric Rieux Laucat, Sophie Georgin-Lavialle.

PII: S0022-202X(23)03194-9

DOI: https://doi.org/10.1016/j.jid.2023.12.007

Reference: JID 4099

Résumé:

L'haploinsuffisance A20 (HA20) est une maladie autoinflammatoire causée par une inactivation défectueuse de la voie NF-κB. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature des articles rapportant des patients avec des mutations TNFAIP3 entre 2016 et août 2023 en suivant les directives PRISMA. Les données de 177 patients provenant de 65 articles ont été récupérées (108 femmes). Les principales caractéristiques étaient : ulcères des muqueuses (n=129), fièvre (n=93) suivie de caractéristiques gastro-intestinales (n=81), cutanées (n=76), auto-immunité (n=61) dont thyroïdite (n=25) et lupus (n=16), et atteintes articulaires (n=54). Cinq patients étaient décédés au moment de la publication. Chez 54/63 patients, la protéine réactive C9 était significativement élevée pendant les poussées, avec une médiane de 51mg/L. Les traitements les plus couramment utilisés étaient les corticostéroïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (n=32), les bloqueurs du TNF (n=29), la colchicine (n=28) et le méthotrexate (n=14). Les variants de TNFAIP3 ont touché le domaine OTU dans 92 cas et un domaine à doigt de zinc dans 68 cas. L'origine géographique, le sexe et le type de variante ont eu un impact significatif sur le phénotype. Une meilleure compréhension du large phénotype HA20 pourrait faciliter le processus de diagnostic. Il reste encore beaucoup à faire pour élucider la pathogenèse et le traitement afin d'améliorer l'issue des patients atteints de HA20.

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