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Dernière mise à jour : 18 oct. 2024

I. Elhani a,b,∗, A. Aoubac, Q. Riller d, H. Vergneault e, G. Boursier f,g, F. Rieux-Laucat d, V. Hentgena, S. Georgin-Lavialle b,e,∗


L'haploinsuffisance de A20 : que doit connaître le clinicien?

L'haploinsuffisance de A20 (HA20) est une maladie autoinflammatoire monogénique, associée à des mutations de transmission autosomique dominante du gène TNFAIP3. Elle entraîne un défaut d’inactivation de la voie pro-inflammatoire du NF-B. Moins de 200 cas ont été décrits dans le monde. Le tableau clinique de la maladie repose essentiellement sur un triptyque constitué par une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire biologique récurrents, une aphtose volontiers bipolaire et une folliculite cutanée. Cependant, le spectre clinique du HA20 est très large et inclut des atteintes digestives, articulaires, cutanées, péricardiques ou ganglionnaires. Il existe également une association fréquente à des manifestations et/ou des marqueurs auto-immuns, dont les anticorps anti-nucléaires et anti-ADN natifs. Ainsi, le diagnostic de nombres d’affections systémiques ou organiques et principalement la maladie de Behçet, la maladie de Crohn, voire le lupus systémique, a pu être redressé en diagnostic de HA20 par la recherche moléculaire d’une mutation hétérozygote avec déficit fonctionnel de TNFAIP3. Si les premières manifestations de la maladie surviennent souvent dans les premières années de vie, son diagnostic n’est souvent fait qu’à l’âge adulte et requiert une implication des médecins pédiatres et adultes. Les traitements du HA20 ne sont pas codifiés, reposant sur immunomodulateurs et immunosuppresseurs conventionnels ou biologiques adaptés à la symptomatologie du patient. Cette revue met ainsi la lumière sur les vastes challenges diagnostiques de cette maladie autoinflammatoire rare mais probablement sous-diagnostiquée.

© 2023 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.




 
 
 

Premier auteur: Marion Delplanque et al

Principaux symptômes cliniques des MAI

Résumé:

Les maladies autoinflammatoires (MAI, SAID) sont définies comme une activation anormale de l'immunité innée en l'absence d'infection ou d'auto-immunité [1]. Elles se caractérisent par une inflammation systémique périodique ou chronique secondaire à des mutations dans les gènes codant pour des protéines impliquées dans la régulation de la réponse immunitaire innée. Les MAI peuvent être divisées en deux catégories principales : les maladies monogéniques et les SAID polygéniques telles que la maladie de Still de l'adulte ou le syndrome de Schnitzler. Les SAID polygéniques sont généralement définies par des critères de diagnostic et ne seront pas abordées dans le cadre de ce travail. La SAID monogénique la plus fréquente est la FMF [2]. Le nombre d'SAID n'a cessé d'augmenter ces dernières années grâce aux progrès de la génétique [3, 4]. Cependant, bien que ≈60 gènes aient été associés aux SAID, il est toujours difficile en pratique clinique de prédire si une analyse génétique détectera une mutation pathogène en se basant uniquement sur le phénotype clinique et les antécédents médicaux d'un patient. Le terme de SAID monogénique est plus approprié que celui de fièvres récurrentes héréditaires, car certains patients peuvent présenter une inflammation continue/chronique plutôt que des poussées intermittentes accompagnées de fièvre. Nous proposons ici une approche pragmatique pour le diagnostic des SAID monogéniques chez les adultes en 2022.




 
 
 

Premier auteur : Hélène Vergneault

Revue: Immunology

Lien vers L’article: DOI: 10.1111/imm.13579

Principales caractéristiques immuno-hématologiques en fonction du principal mécanisme physiopathologique impliqué.
Principales caractéristiques immuno-hématologiques en fonction du principal mécanisme physiopathologique impliqué.

Résumé:

Au cours des dernières années, le spectre des maladies autoinflammatoires systémiques monogéniques (MSAID) s'est largement étendu au-delà de la fièvre récurrente typique. Des caractéristiques telles que les cytopénies, l'hypogammaglobulinémie, l'hyperéosinophilie, la lymphoprolifération et l'immunodéficience ont été décrites en association avec plusieurs MSAID. L'objectif de cette revue était de décrire ces MSAID particulières.

Les MSAID doivent être suspectées en présence de caractéristiques immuno-hématologiques associées à des maladies non infectieuses, telles que la fièvre récurrente non infectieuse, une inflammation systémique chronique, des manifestations inflammatoires cutanées, de l'arthrite ou une maladie inflammatoire de l'intestin. Les gènes et les mécanismes cellulaires impliqués sont variés, mais certains présentent un intérêt particulier. Les défauts dans la voie de régulation de l'actine sont notamment associés à la cytopénie et au déficit immunitaire.

En raison de leur fréquence, les déficits en ADA2 et le syndrome Vacuoles, E1-Enzyme, X-linked, auto-inflammatory, Somatic (VEXAS) méritent d'être signalés. Le déficit en ADA2 se traduit par une polyartérite nodosale avec un large éventail de manifestations, incluant des cytopénies, de la lymphoprolifération et un déficit immunitaire.

Une dermatose neutrophile ou une chondrite associée à une anémie macrocytaire ou à une myélodysplasie doit conduire à un dépistage du VEXAS. Il est à noter que la plupart des MSAID sont associées à une anémie inflammatoire.

Nous proposons ici une approche clinique et pragmatique des MSAID associées à des caractéristiques immuno-hématologiques.





 
 
 
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