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Résumé par: le Pr Sophie Georgin-Lavialle

Référence : Garcia-Escudero P, VEXAS syndrome through a rheumatologist’s lens: insights from a Spanish national cohort, Rheumatology, 2025, 00, 1-9


Le syndrome VEXAS vu par un rhumatologue : enseignements tirés d'une cohorte nationale espagnole

Le résumé:

Le syndrome VEXAS est une maladie autoinflammatoire acquise, rare, décrite en 2020, associée à des mutations somatiques du gène UBA1. Cet article rapporte une série espagnole multicentrique composée de 39 hommes caucasiens suivis en rhumatologie, avec un âge moyen de 73 ans au diagnostic et un âge moyen au début des symptômes de 67 ans. Les principaux diagnostics auparavant étaient : polyarthrite séronégative (n=9), polychondrite atrophiante (n=6), syndrome de Sweet (n=4), pseudopolyarthrite rhizomélique (n=4), lupus systémique érythémateux (n=3) et vascularite des moyens vaisseaux (n=3). Les symptômes les plus fréquents étaient par ordre décroissant de fréquence : lésions cutanées (87%) avec majoritairement dermatose neutrophilique, polyarthrite (82%), fièvre (79%), chondrites (51.3%), atteinte ophtalmologique (48.7%), principalement œdème périorbitaire, atteinte pulmonaire (38%), thrombose veineuse profonde (30.8%) et atteinte rénale (20%).


Sur un plan hématologique, 92% des patients présentaient une anémie macrocytaire ; 46% avaient une myélodysplasie. Dix patients (25.6%) avaient une gammapathie monoclonale. Des vacuoles étaient retrouvées chez 82% des patients.

Les 3 mutations principales d’UBA1 ont été retrouvées avec : M41T (36%), M41V (15.7%) et M41L (47%). Les auteurs retrouvent une corrélation génotype-phénotype : M41V était associée aux atteintes rénales, M41T aux thromboses veineuses profondes et à la thrombopénie. Une nouvelle mutation (c.209T>A ; p.L70H) dans l’exon 4 a aussi été identifiée.


La majorité des patients présentaient une anémie macrocytaire (92%), parfois associée à un syndrome myélodysplasique (46%) ou à une gammapathie monoclonale (26%). L’examen médullaire montrait des vacuoles dans 72% des cas.

Tous les patients ont reçu des corticoïdes, avec une amélioration notable post-diagnostic grâce à l’augmentation des doses. Les inhibiteurs de l’IL-6 (75%) et les inhibiteurs de JAK (77%), en particulier le ruxolitinib (90%), ont montré une bonne efficacité. Les anti-TNF étaient inefficaces.

Huit patients (20.5%) sont décédés durant le suivi donc 5 décès attribuables au syndrome VEXAS.


Cette étude souligne l’importance du rôle des rhumatologues dans l’identification de VEXAS, notamment chez les hommes >50 ans avec tableaux inflammatoires atypiques, anémie macrocytaire et dépendance aux corticoïdes. La corrélation génotype-phénotype décrite pourra être confirmée sur une plus grande cohorte et pourrait aider à affiner le diagnostic et guider les choix thérapeutiques.




Résumé par: le Pr Sophie Georgin-Lavialle

Référence: Bixio R, The role of 18FDG–PET imaging in VEXAS syndrome: a multicentric case series and a systematic review of the literature, Internal and Emergency Medicine, 2024 Nov;19(8):2331-2345


Rôle de l’imagerie TEP au 18FDG dans le syndrome VEXAS

Le Résumé:

Introduction : le syndrome VEXAS (Vacuoles, E1 enzyme, X-linked, Autoinflammatory, Somatic) est une maladie autoinflammatoire associée à des mutations somatiques du gène UBA1. Les patients présentent des signes systémiques (fièvre, perte de poids, éruptions cutanées, atteinte pulmonaire, chondrite, vascularite, etc.), une anémie macrocytaire et souvent un syndrome myélodysplasique. Face à l'hétérogénéité clinique et l'absence de critères diagnostiques établis, le scanner TEP au 18-fluorodésoxyglucose (18FDG–TEP) pourrait aider au diagnostic et au suivi.

Patients et méthodes : cet article rapporte une étude multicentrique italienne de 8 cas combinée à une revue systématique de la littérature, totalisant 35 patients.

Résultats : tous les patients étaient de sexe masculin, avec un âge médian de 70 ans. Les mutations les plus fréquentes étaient Met41Thr, Met41Val et Met41Leu. L’indication principale de la TEP était la recherche de foyers inflammatoires ou d’un processus néoplasique.

L’analyse des images du TEP scanner montre une forte prédominance d’hypermétabolisme de la moelle osseuse (77 %), suivi des ganglions lymphatiques (35 %), des poumons (29 %), de la rate, des gros vaisseaux et du cartilage (23 % et 20 % respectivement). Dans 6 cas, un TEP antérieur au diagnostic montrait déjà une hyperfixation médullaire. Chez certains patients, un TEP de contrôle après traitement (glucocorticoïdes ou inhibiteurs de JAK) montrait une réduction voire disparition des foyers hypermétaboliques.

Les auteurs proposent un schéma récapitulatif des principales lésions (cf page suivante)

Conclusion : même si aucun profil spécifique de fixation n’a été identifié, l’hypermétabolisme médullaire pourrait précéder l’apparition clinique, suggérant un rôle potentiel du TEP dans le diagnostic précoce et le suivi du syndrome VEXAS. Enfin, l'imagerie TEP peut aider à exclure des diagnostics différentiels, notamment néoplasiques ou infectieux.

Premier auteur: Hadjadj et al.

Lien vers l'article: DOI: 10.1136/ard-2024-225640


Efficacy and safety of targeted therapies in VEXAS syndrome

Résumé:


Objectif de l'étude:

Évaluer l'efficacité et la sécurité des thérapies ciblées dans le syndrome de VEXAS, une maladie auto-inflammatoire de l'adulte associée à des mutations somatiques du gène UBA1.


Méthodologie:

Étude rétrospective multicentrique incluant 110 patients ayant reçu au moins une thérapie ciblée. La réponse complète (CR) et la réponse partielle (PR) étaient définies par des critères cliniques et biologiques spécifiques.


Résultats:

110 patients ont reçu 194 thérapies ciblées: 78 (40%) inhibiteurs de JAK (JAKi), 51 (26%) inhibiteurs de l'IL-6, 33 (17%) inhibiteurs de l'IL-1, 20 (10%) bloqueurs du TNFα et 12 (6%) autres thérapies ciblées.

À 3 mois, le taux de réponse globale (CR et PR) était de 24% avec les JAKi, 32% avec les inhibiteurs de l'IL-6, 9% avec les inhibiteurs de l'IL-1 et 0% avec les bloqueurs du TNFα ou autres thérapies ciblées.

À 6 mois, le taux de réponse globale était de 30% avec les JAKi et de 26% avec les inhibiteurs de l'IL-6.

La survie sans arrêt du traitement était significativement plus longue avec les JAKi qu'avec les autres thérapies ciblées.

Parmi les patients ayant interrompu le traitement, les causes étaient l'échec primaire, l'échec secondaire, un événement indésirable grave ou le décès, avec des taux différents selon les traitements.


Conclusions:

Les inhibiteurs de JAK et de l'IL-6 montrent des bénéfices, tandis que les autres thérapies ont une efficacité moindre. Ces résultats nécessitent une confirmation dans des essais prospectifs.

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