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Premier auteur : Kvacskay P

Revue : Annals of Rheumatic disease

Reference:  PMID: 38653531 ; DOI: 10.1136/ard-2023-225114


 

Introduction

L'amylose inflammatoire (AA) peut compliquer tous les états inflammatoires chroniques. L'Amylose AA peut être secondaire respectivement à des maladies inflammatoires chroniques (MIC +AA), à des maladies auto-inflammatoires (MautoI+AA) ou encore à être d'origine inconnue ou idiopathique (idio+AA). La principale manifestation organique de l’amylose AA est l’atteinte rénale qui peut évoluer vers l'insuffisance rénale terminale (IRT) et la défaillance de plusieurs organes.

Patients et méthodes

Une équipe allemande a réalisé une analyse rétrospective monocentrique de l'évolution rénale et de la survie de patients atteints d'amylose AA ayant reçu une biothérapie anti cytokine proinflammatoire (bDMARDs).

Résultats

83 patients atteints d'amylose AA rénale ont été identifiés et suivis pendant une période d'observation moyenne de 4,82 ans.

Il s’agissait respectivement de 34 patients avec MIC+AA (40,5%) dont 18 polyarthrite rhumatoïde et 8 avec maladie inflammatoire chronique de l’intestin ; 25 patients avec idio+AA (30.5%) et 24 patients MautoI+AA (29%) dont 22 avec une fièvre méditerranéenne familiale et 2 cryopyrinopathies.

Les taux de C réactive protéine (CRP), de serum amyloïde A protéine (SAA) et de protéinurie ont été significativement diminués sous traitement par biothérapie.

Sous biothérapie, l’évolution vers l'IRT a été évitée chez respectivement 88 % des patients du groupe MautoI+AA), 81 % du groupe idio+AA et 60 % du groupe MIC+AA durant la période d’étude.

Trente-quatre patients ont reçu du tocilizumab dans les groupes MIC+AA (n=18) et idio+AA (n=16). Le tocilizumab s'est avéré plus efficace pour diminuer la CRP et la progression vers l'IRT et le décès que les autres biothérapies. Aucun patient sous tocilizumab pendant la période d’étude n’est décédé.

Les patients avec maladies autoinflammatoires ont été exclus de cette analyse sous tocilizumab du fait que cette biothérapie n’est pas indiquée dans les inflammasomopathies.

Conclusion

Les biothérapies anti cytokines proinflammatoires réduisent l'inflammation systémique dans diverses maladies associées à la survenue d’amylose AA, conduisant à une diminution de la protéinurie et à la prévention de l'IRT.

Dans cette série rétrospective, le tocilizumab testé chez 34 patients avec  amylose AA compliquant une maladie inflammatoire chronique ou idiopathique a été plus efficace que les autres biothérapies pour contrôler l'inflammation systémique, ce qui a permis d'améliorer la survie rénale et la survie globale chez ces patients.


Figures

Figure 1. Les biomarqueurs sériques et la protéinurie sont analysés dans les sous-groupes de patients AA atteints de maladie inflammatoire chronique MIC+AA (cid+AA), maladie auto-inflammatoire MautoI+AA (auto+AA) et maladie idiopathique (idio+AA).

La biothérapie a été initiée lors de la première visite (baseline) et comparée à la dernière visite documentée 4 à 6 ans plus tard. CRP (A), SAA (B), créatinine sérique (C), protéinurie sur échantillon (D), albumine sérique (E), protéines sériques totales (F), IgG sériques (G) et NT-BNP (H) ont été analysés lors de la première et de la dernière visite.


Figure 1


Figure 2 : Les patients traités par Tocilizumab (TOC) ont été comparés à d'autres biothérapies.

(A) : Les patients avec MIC+AA (cid+AA) et idio+AA ont été suivis tous les 6 mois jusqu'à la dernière visite

(B) et (C) : Les analyses des sous-groupes MIC+AA (cid+AA) et idio+AA sont indiquées. (D) Dans l'ensemble de la cohorte le tocilizumab (TOC) a empêché la progression de l'AA vers d'autres organes et le décès (D).


Figure 2


 
 
 

Premier auteur: Angèle Soria

SITRAME

Résumé :


Le syndrome d'éruption maculeuse aiguë récurrente systémique inflammatoire du tronc (SITRAME) est un syndrome auto-inflammatoire sporadique récemment décrit chez les adultes. Il se caractérise par des éruptions maculeuses non prurigineuses récurrentes sur le tronc, accompagnées d'au moins un épisode documenté d'inflammation systémique avec des niveaux élevés de la protéine C-réactive (CRP) pendant les poussées. Les éruptions ont une topographie fixe et apparaissent rapidement avec un exanthème confluent, impliquant systématiquement au moins le tronc, tout en épargnant certaines zones de la peau avec des limites nettes. La durée médiane des éruptions était de 3 jours (intervalle de 2 à 7 jours).


Aucun gène spécifique n'a été associé au syndrome SITRAME. L’objectif de cette étude était de définir des critères diagnostiques afin de mieux identifier le syndrome. Quatre critères majeurs ont été définis comme étant présents dans tous les patients étudiés : inflammation systémique avec CRP > 5 mg/mL pendant une poussée cutanée, éruption maculeuse non prurigineuse sur le tronc, récurrence avec au moins trois épisodes distincts, et poussées aiguës de moins de 8 jours. Ces quatre critères majeurs sont obligatoires pour le diagnostic de SITRAME. Quatre critères mineurs étaient présents chez au moins la moitié des patients. Un critère mineur est nécessaire pour établir le diagnostic. De plus, les critères d'exclusion incluent une autre maladie auto-inflammatoire monogénique, une néoplasie évolutive ou une maladie auto-immune.


L'évaluation histopathologique a montré une spécificité limitée, caractérisée par un infiltrat dermique pauvre, principalement avec des lymphocytes et une spongiose minimale. Cela montre que la biopsie cutanée n’est pas un critère discriminant pour le diagnostic. En comparant les critères majeurs de SITRAME avec ceux d’autres syndromes auto-inflammatoires adultes, tels que le syndrome de Schnitzler et la maladie de Still débutant à l’âge adulte, aucun des patients CAPS ou de la maladie de Still ne remplissait les critères majeurs de SITRAME.


Le diagnostic du syndrome SITRAME nécessite la présence de quatre critères majeurs obligatoires, un critère mineur et les critères d'exclusion.




 
 
 

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