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Premier auteur: Isabelle Koné-Paut et al.

Lien vers l'article: DOI: 10.1186/s13075-024-03316-7

Traitement par le canakinumab : données réelles dans 3 syndromes de fièvre périodique monogénique

Résumé:

Notre étude visait à fournir des preuves issues de la vie réelle sur les schémas de traitement, l'efficacité et la sécurité du canakinumab en France dans les syndromes de fièvre périodique monogénique: la Fièvre Méditerranéenne Familiale (FMF), la Déficience de la Mévalonate Kinase (MKD) et le Syndrome Périodique Associé au Récepteur du Facteur de Nécrose Tumorale (TRAPS).


Méthodes :

Cette étude a utilisé la cohorte JIR, un registre multicentrique international créé en 2013 pour collecter des données sur les patients atteints de maladies rhumatismales inflammatoires juvéniles. Les patients français diagnostiqués avec la FMF, la MKD ou le TRAPS et traités par canakinumab ont été inclus dans cette étude.


Résultats :

31 patients atteints de FMF, 26 de MKD et 7 de TRAPS ont reçu du canakinumab pendant la période de l'étude. La plupart ont commencé le traitement à la dose recommandée de 2 mg/kg ou 150 mg, mais moins de la moitié des patients FMF et MKD ont débuté avec la fréquence recommandée (toutes les 4 semaines). Deux ans après le début du traitement, le taux de patients toujours sous traitement était de 78,1 % pour la FMF, 73,7 % pour la MKD et 85,7 % pour les patients TRAPS. Bien que la dose par injection soit restée globalement la même au cours du traitement, des ajustements des intervalles de dose ont été observés. Six patients ont eu un événement indésirable grave signalé, dont trois étaient potentiellement liés au canakinumab.


Conclusion :

Cette analyse intermédiaire a montré une bonne continuation du traitement par canakinumab deux ans après son initiation et a confirmé son profil de sécurité dans la pratique réelle en France chez les patients diagnostiqués avec la FMF, la MKD et le TRAPS. La grande variété de combinaisons de doses et d'intervalles observée chez les patients traités par canakinumab suggère que les médecins adaptent la posologie aux situations individuelles plutôt qu'à un plan de traitement fixe.




Alexandre Terré,  Magnotti, Jean-Maxime Piot, Guilaine Boursier, Sophie Georgin-Lavialle.

Forme somatique dominante de maladie inflammatoire associée à la Pyrine

Résumé: 

Les mutations responsables de la Fièvre Méditerranéenne Familiale (FMF) dans sa forme classique (récessive, nécessitant 2 mutations) sont situées dans l’exon 10 du gène MEFV. Des mutations dans le même gène MEFV ont également été rapportées associées à des maladies autoinflammatoires dominantes comme celle en position 577 avec des présentations cliniques différentes de la FMF classique. Le nom de maladie autoinflammatoire associée à la pyrine (PAAD) a ainsi été choisi pour inclure toutes les maladies causées par des défauts de la pyrine ou des mutations du gène MEFV. Notre équipe a mise évidence une nouvelle forme de PAAD associée à une mutation dominante somatique du MEFV chez une femme de 28 ans, d'origine française par 3 de ses grands-parents et algérienne par un. Il n'y avait pas d'autre cas dans sa famille. Elle présentait depuis l'âge de 2 ans des épisodes récurrents associant fièvre, douleurs abdominales, érythème des membres notamment au niveau des chevilles et douleurs aux articulations et aux muscles avec un syndrome inflammatoire biologique permanent qui s'accentuait en période de crise fébrile avec une CRP> 100 mg/L. Au vu des manifestations digestives et articulaires, et en l'absence de destruction articulaire, ou de tout élément formel de classification, elle a été étiquetée comme une maladie de Crohn atypique avec spondylarthrite atypique. Une mutation pathogène Thr577Ala dans le gène MEFV avec une fréquence d'allèle de 16 % a été retrouvée chez elle ; les membres de la famille n’étaient pas porteurs et pas atteints. Les mutations somatiques sont des événements génétiques rares dits « post-zygotique » survenant après la fécondation. Ils peuvent survenir à n’importe quel moment de l’existence. Les mutations ne se retrouvent donc pas dans toutes les cellules de l’organisme.Il s’agit dont de la première description d’une mutation somatique dans l’exon 8 du gène MEFV responsable d’une maladie dominante autoinflammatoire liée à la pyrine et sensible à la colchicine. Elle n'a plus eu d'épisodes épisodes de fièvre, ni de symptômes articulaires ni de douleurs abdominales ou de diarrhée sous ce traitement. Le diagnostic de la patiente n’a été permis que par des techniques génétiques avancées de type séquençage à haut débit et grâce à l’expertise du laboratoire de génétique de Montpellier appartenant au Centre de Référence des Maladies Autoinflammatoires et des Amyloses (CEREMAIA).


Référence :

Alexandre Terré et al. Pyrin-associated autoinflammatory disease with p.Thr577Ala MEFV somatic mutation, European Journal of Internal Medicine.


Forme somatique dominante de maladie inflammatoire associée à la Pyrine



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