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Premier auteur: Yixiang Yves-Jean Zhu

Revue: European Journal of Internal Medicine


Syndrome VEXAS : Une revue des cas rapportés à travers différentes ethnies

Le syndrome Vacuoles, E1 enzyme, X-linked, autoinflammatory, somatic (VEXAS) est une maladie auto-inflammatoire rare, associée à des variants pathogènes somatiques du gène UBA1. Décrit pour la première fois en 2020, il a depuis été rapporté dans de nombreux pays, mais sa distribution à travers le monde reste imprécise. Nous avons réalisé une revue de la littérature entre octobre 2020 et avril 2025, recensant plus de 670 cas décrits dans 32 pays et sur 4 continents. Parmi les patients dont l’origine était précisée, plusieurs groupes ethniques étaient représentés : caucasiens, est- et sud-asiatiques, moyen-orientaux, sud-américains. Ces données confirment que le syndrome VEXAS touche différentes origines ethniques et présente un caractère cosmopolite. Il est donc essentiel d’y penser face à des symptômes évocateurs, indépendamment du pays ou de l’origine du patient, afin d’éviter des retards diagnostiques.

 
 
 

Résumé par: le Pr Sophie Georgin-Lavialle

Référence : Garcia-Escudero P, VEXAS syndrome through a rheumatologist’s lens: insights from a Spanish national cohort, Rheumatology, 2025, 00, 1-9


Le syndrome VEXAS vu par un rhumatologue : enseignements tirés d'une cohorte nationale espagnole

Le résumé:

Le syndrome VEXAS est une maladie autoinflammatoire acquise, rare, décrite en 2020, associée à des mutations somatiques du gène UBA1. Cet article rapporte une série espagnole multicentrique composée de 39 hommes caucasiens suivis en rhumatologie, avec un âge moyen de 73 ans au diagnostic et un âge moyen au début des symptômes de 67 ans. Les principaux diagnostics auparavant étaient : polyarthrite séronégative (n=9), polychondrite atrophiante (n=6), syndrome de Sweet (n=4), pseudopolyarthrite rhizomélique (n=4), lupus systémique érythémateux (n=3) et vascularite des moyens vaisseaux (n=3). Les symptômes les plus fréquents étaient par ordre décroissant de fréquence : lésions cutanées (87%) avec majoritairement dermatose neutrophilique, polyarthrite (82%), fièvre (79%), chondrites (51.3%), atteinte ophtalmologique (48.7%), principalement œdème périorbitaire, atteinte pulmonaire (38%), thrombose veineuse profonde (30.8%) et atteinte rénale (20%).


Sur un plan hématologique, 92% des patients présentaient une anémie macrocytaire ; 46% avaient une myélodysplasie. Dix patients (25.6%) avaient une gammapathie monoclonale. Des vacuoles étaient retrouvées chez 82% des patients.

Les 3 mutations principales d’UBA1 ont été retrouvées avec : M41T (36%), M41V (15.7%) et M41L (47%). Les auteurs retrouvent une corrélation génotype-phénotype : M41V était associée aux atteintes rénales, M41T aux thromboses veineuses profondes et à la thrombopénie. Une nouvelle mutation (c.209T>A ; p.L70H) dans l’exon 4 a aussi été identifiée.


La majorité des patients présentaient une anémie macrocytaire (92%), parfois associée à un syndrome myélodysplasique (46%) ou à une gammapathie monoclonale (26%). L’examen médullaire montrait des vacuoles dans 72% des cas.

Tous les patients ont reçu des corticoïdes, avec une amélioration notable post-diagnostic grâce à l’augmentation des doses. Les inhibiteurs de l’IL-6 (75%) et les inhibiteurs de JAK (77%), en particulier le ruxolitinib (90%), ont montré une bonne efficacité. Les anti-TNF étaient inefficaces.

Huit patients (20.5%) sont décédés durant le suivi donc 5 décès attribuables au syndrome VEXAS.


Cette étude souligne l’importance du rôle des rhumatologues dans l’identification de VEXAS, notamment chez les hommes >50 ans avec tableaux inflammatoires atypiques, anémie macrocytaire et dépendance aux corticoïdes. La corrélation génotype-phénotype décrite pourra être confirmée sur une plus grande cohorte et pourrait aider à affiner le diagnostic et guider les choix thérapeutiques.




 
 
 
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