top of page

P. Mertz a, V. Hentgenb, G. Boursier c, J. Delond, S. Georgin-Laviallee,∗,f


Graphical abstract revue actinopathies


Résumé:

Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des maladies aboutissant à une activation inadaptée de l’immunité innée en dehors de toute infection. Le champ des MAI monogéniques est en constante expansion, avec la découverte de nouvelles pathologies et mécanismes physiopathologiques grâce à notammentl’accès facilité aux séquenc¸ ages pangénomiques. Les actinopathies avec manifestations autoinflammatoires sont un nouveau groupe émergent de MAI, lié à des défauts dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine. Ces maladies débutent le plus souvent en période néonatale, et associent à des degrés variables un déficit immunitaire primitif plus ou moins sévère, des cytopénies (en particulier thrombopénie), des manifestations auto-inflammatoires notamment cutanéodigestives, des manifestations atopiques et auto-immunes. Le diagnostic est à évoquer essentiellement devant un tableau d’auto-inflammation cutanéodigestif de début précoce, associé à un déficit immunitaire primitif et à une thrombopénie ou à une tendance aux saignements. Certaines de ces maladies présentent des spécificités, notamment un risque de syndrome d’activation macrophagique ou une tendance à l’atopie ou à la lymphoprolifération. Nous proposons ici une revue de la littérature sur ces nouvelles maladies, avec une proposition d’approche pratique en fonction des principales anomalies biologiques associées et quelques particularités cliniques. Le diagnostic demeure cependant génétique, et plusieurs diagnostics différentiels sont à évoquer. La physiopathologie de ces maladies n’est pas encore entièrement élucidée, et des études sont nécessaires afin de mieux éclaircir les mécanismes inhérents pouvant guider le choix des thérapeutiques. Dans la plupart des cas, la sévérité du tableau indique l’allogreffe de moelle.

© 2023 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI).



PDF Revue Actinopathies RevMedInt Philippe Mertz 2023
.pdf
Télécharger PDF • 1.35MB

Inès Elhani1,2,3,4,7, Quentin Riller5,7, Guilaine Boursier3,6, Ve ́ronique Hentgen3,4, Frédéric Rieux-Laucat5 and Sophie Georgin-Lavialle1,2,3


A20 Haploinsufficiency: A Systematic Review of 177 Cases


L'haploinsuffisance de l'A20 est une maladie autoinflammatoire causée par une inactivation défectueuse de la voie NF-kB. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature des articles rapportant des patients présentant des variants de séquence de TNFAIP3 entre 2016 et août 2023 en suivant les directives PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses). Les données de 177 patients issus de 65 articles ont été récupérées (108 femmes). Les principales caractéristiques étaient les ulcères des muqueuses (n 1⁄4 129) ; la fièvre (n 1⁄4 93) suivie des troubles gastro-intestinaux (n 1⁄4 81) ; les caractéristiques cutanées (n 1⁄4 76) ; l'autoim- munité (n 1⁄4 61), y compris la thyroïdite (n 1⁄4 25) et le lupus (n 1⁄4 16) ; et les atteintes articulaires (n 1⁄4 54). Cinq patients étaient décédés au moment de la publication. Chez 54 des 63 patients, la CRP était significativement élevée pendant les poussées, avec une médiane de 51 mg/l. Le traitement le plus fréquemment utilisé comprenait des corticostéroïdes et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (n 1⁄4 32), des bloqueurs du TNF (n 1⁄4 29), de la colchicine (n 1⁄4 28) et du méthotrexate (n 1⁄4 14). Les variants de TNFAIP3 ont touché le domaine de la tumeur ovarienne dans 92 cas et un domaine à doigt de zinc dans 68 cas. L'origine géographique, le sexe déclaré et le type de variante ont eu un impact significatif sur le phénotype. Une meilleure compréhension du large phénotype d'haploinsuffisance A20 pourrait faciliter le processus de diagnostic. Il reste encore beaucoup à faire pour élucider la pathogenèse et le traitement afin d'améliorer l'issue des patients atteints d'haploinsuffisance en A20.

Mots-clés : Haploinsuffisance A20, auto-immunité, maladie auto-inflammatoire, TNFAIP3



A20 HaploinsufficiencyA Systematic Review of 177 Cases
.pdf
Télécharger PDF • 1.63MB

I. Elhani a,b,∗, A. Aoubac, Q. Riller d, H. Vergneault e, G. Boursier f,g, F. Rieux-Laucat d, V. Hentgena, S. Georgin-Lavialle b,e,∗


L'haploinsuffisance de A20 : que doit connaître le clinicien?

L'haploinsuffisance de A20 (HA20) est une maladie auto-inflammatoire monogénique, associée à des mutations de transmission autosomique dominante du gène TNFAIP3. Elle entraîne un défaut d’inactivation de la voie pro-inflammatoire du NF-B. Moins de 200 cas ont été décrits dans le monde. Le tableau clinique de la maladie repose essentiellement sur un triptyque constitué par une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire biologique récurrents, une aphtose volontiers bipolaire et une folliculite cutanée. Cependant, le spectre clinique du HA20 est très large et inclut des atteintes digestives, articulaires, cutanées, péricardiques ou ganglionnaires. Il existe également une association fréquente à des manifestations et/ou des marqueurs auto-immuns, dont les anticorps anti-nucléaires et anti-ADN natifs. Ainsi, le diagnostic de nombres d’affections systémiques ou organiques et principalement la maladie de Behc¸ et, la maladie de Crohn, voire le lupus systémique, a pu être redressé en diagnostic de HA20 par la recherche moléculaire d’une mutation hétérozygote avec déficitfonctionnel de TNFAIP3. Si les premières manifestations de la maladie surviennent souvent dans les premières années de vie, son diagnostic n’est souventfait qu’à l’âge adulte et requiertune implicationdesmédecins pédiatres et adultes. Les traitements du HA20ne sont pas codifiés, reposant sur immunomodulateurs et immunosuppresseurs conventionnels ou biologiques adaptés à la symptomatologie du patient. Cette revue met ainsi la lumière sur les vastes challenges diagnostiques de cette maladie auto-inflammatoire rare mais probablement sous-diagnostiquée.

© 2023 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


L’haploinsuffisance de A20 que doit connaître le clinicien
.pdf
Télécharger PDF • 1.96MB


bottom of page